Source : France Info/ Info Santé par Caroline Tourbe
Mercredi 12 juin 2013 à 10h55
« Les punaises de lit refont surface en France »
»C. Tourbe : Véritable fléau outre atlantique, les punaises de lit, vous savez ces désagréables insectes qui se cachent volontiers dans la literie et qui provoquent des piqures parfois très urticantes, et bien ces punaises se réinstallent sur le vieux continent et la France n’est pas épargnée. D’autant plus que le sujet est encore très tabou chez nous et que cela contribue à la propagation des insectes. Pour tout comprendre sur ce phénomène en plein expansion, nous sommes en ligne avec Pascal Delaunay, bonjour.
P. Delaunay : Bonjour.
C. Tourbe : Vous êtes entomologiste médical et parasitologue au CHU de Nice. Alors, pour beaucoup d’entre nous, les punaises de lit, c’est du passé, des histoires que nous racontaient les grands parents. Pour mémoire, c’est comment une punaise de lit et ça ressemble à quoi les piqûres de punaise de lit ?
P. Delaunay : Alors en fait, ça ressemble à un petit confetti marron donc ça veut dire que c’est très plat, plutôt ovale. Pour l’adulte, on est dans du 5 millimètres et pour les petits, c’est ceux qui sont les plus durs à trouver, on est dans du 1 ou 2 millimètres.
C. Tourbe : Et pour les piqûres, ça ressemble à des piqures de moustique ?
P. Delaunay : Alors pas vraiment, c’est très dur de faire un diagnostic en fonction de la piqûre sur un insecte qui a piqué. C’est un insecte qui pique plutôt sur les parties découvertes, c’est-à-dire les bras, les pieds, ou le visage, ça ne rentre pas trop sous les t-shirts ou sous les vêtements et puis ça a tendance à piquer par petit groupe de deux a trois piqûres donc ça fait des petits regroupements de deux à trois piqûres sur les parties découvertes.
C. Tourbe : D’accord et qui peuvent gratter très fort parfois. Nous, dans le monde moderne, dans le monde occidental, on croyait qu’on s’en était débarrassé pour toujours et voilà qu’elles reviennent en force. Qu’est ce qui s’est passé ?
P. Delaunay : Il s’est passé que l’on voyage énormément depuis les années 1990-95 et donc on est retourné dans des zones où il y en avait et c’est un insecte qui vit la nuit et qui se cache dans n’importe quel petit interstice, donc pourquoi pas les bagages ou tous les transports internationaux. Et bien par l’explosion des transports internationaux, on les a réintroduites dans nos pays occidentaux.
C. Tourbe : Donc la France, qui est une grande destination touristique, est très concernée et ses hôtels sont en première ligne. Ce que je disais tout a l’heure, c’est que le sujet est tabou dans le milieu et vous estimez que c’est d’autant plus regrettable que cela fait perdre du temps dans la lutte contre ces punaises.
P. Delaunay : Oui parce que quand on essaie de lutter contre un insecte que l’on ne connait pas ou dont on a très peu de référence, on demande des actions très rapides à coût très important et très souvent mal organisées, alors qu’avec une bonne organisation et une bonne gestion de coût qui a été budgété en début d’année, on peut bien gérer le problème.
C. Tourbe : C’est-à-dire régulièrement désinfester l’hôtel ou désinfester les chambres ?
P. Delaunay : Alors surtout pas de prévention parce que ça amène à la résistance, mais une bonne connaissance des désinsectiseurs du quartier. Connaitre soi-même les punaises de lit, ce qui fait qu’on va savoir quoi demander au désinsectiseur et on va pouvoir trouver un équilibre avec la société qui doit venir ponctuellement mais pas tout désinsectiser à chaque fois et de plus en plus bien cibler sur la chambre ou l’endroit infecté.
C. Tourbe : Donc il y en a dans les hôtels, parfois les sites de conseil aux voyageurs sont de formidables caisses de résonance pour ça d’ailleurs, les avis parfois font des ravages. Et il peut y en avoir aussi chez soi et là, c’est la même chose, il faut contacter un désinsectiseur, un professionnel qui saura ?
P. Delaunay : Oui en fait, seuls sont vraiment habilités à intervenir avec des produits professionnels les désinsectiseurs, mais là ou il faut insister, c’est qu’il n’y a pas que la désinsectisation par insecticide. Il y a tout un travail en amont qui peut être fait soit par l’habitant soit par le désinsectiseur, ce qu’on appelle « la lutte mécanique » c’est-à-dire par le chauffage et le froid. Il faut enlever le maximum de punaises sans utiliser l’insecticide et après seulement, dans un second plan, viendra l’insecticide.
C. Tourbe : D’accord. Donc il y a beaucoup de choses à savoir, des conseils pratiques à appliquer. Il y aurait beaucoup à dire alors pour toutes les informations complémentaires sur les zones touchées et les moyens de lutte les plus efficaces, rendez vous sur notre site franceinfo.fr. »
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